Genre : Fantasy Citation : « Fitz ! répéta-t-il énergiquement, d’une voix légèrement fêlée. Fitz débouch labouch du bichon. Dubeurre et sabiche ! » Présentation de l’histoire : Au royaume des Six-Duchés, dans l’inquiétant décor d’une forteresse battue par les vents et les flots, Fitz, un jeune garçon issu d’une lignée royale, fait à la cour le rude apprentissage de la vie. Un maître d’écurie, étrange et bourru, lui prodigue conseils et affection ; un vieux sage, isolé au sommet d’une tour, l’initie à la délicate perception du Bien et du Mal ; des molosses qui l’ont adopté lui apportent réconfort et protection. Commence alors pour le jeune homme un long voyage initiatique semé d’embûches et de trahisons. Un voyage sans retour au bout de l’angoisse, de l’amour, de la désespérance. Confronté aux cruelles exigences de la loyauté, existe-t-il pour lui une autre voie que celle du sacrifice ? |
♦ Critique par Marie-Claude V.
Robin Hobb fait partie des références en fantasy, aussi fallait-il parler de sa série, l'Assassin Royal.
Robin Hobb nous emmène dans une lecture fluide où simplicité et phrases travaillées se côtoient du début à la fin. L’auteur s'inspire des modèles du conte et nomme ainsi les choses telles qu’elles sont - en donnant, par exemple, le nom de Lac Bleu à… un lac bleu. Elle pousse même la chose un peu plus loin en donnant des noms à ses personnages comme le roi Subtil ou encore le personnage principal qui s’appellent Fitz (bâtard en anglais). Le narrateur n’est nul autre de Fitz, lui-même, qui entreprend d’écrire un livre sur les six duchés, bien après les événements que nous découvrons lors de notre lecture. On peut ainsi brièvement voir comment l’auteur arrive à différencier le Fitz enfant de celui qu’il est lorsqu’il écrit le livre. L’auteur commence ses chapitres avec un extrait du livre qu’écrit le personnage, extrait qui est toujours simple à repérer grâce à la mise en italique de ces passages. Le rythme évolue avec le nombre de pages. Au début, tout va très vite, trop à mon avis, on survole l’enfance de Fitz en observant tout ce qui se déroule d’un point de vue que je qualifierais au final d’assez peu engagé. Puis, le tout ralentit et on commence à pouvoir vraiment découvrir les personnages et les intrigues qui peuvent maintenant s’insérer dans le contexte présenté au départ.
On commence la découverte de cette série par de nombreuses pages racontant l’enfance de Fitz. On commence donc par avoir droit à la description de l’environnement dans lequel nous, lecteur évoluons. On découvre la situation politique et les personnages. À ce moment, la personnalité de Fitz est assez peu marquée, il observe tout, mais reste assez éloigné de ce qui se passe en réalité. Il suit les ordres et je n’ai pas senti vraiment de volonté propre. Si j’ai pu lire les 400 premières pages en me disant que l’absence de personnalité du personnage principal pouvait être due à son jeune âge, au fur et à mesure que le nombre de pages a défilé on commencé à perdre de l’intérêt pour ce roman. Il se déroule aussi dans cette première partie un grand nombre d’années, ce qui donne un peu une impression de seulement effleurer la situation. La partie sur l’apprentissage de Fitz est surement la plus intéressante de la première partie de ce roman. Ensuite, nous rentrons vraiment dans le vif du sujet et Fitz gagne en importance et graduellement en personnalité. Le rythme à laquelle le temps s’écoule est aussi réduit, ce qui nous laisse le temps d’apprécier les événements et de vraiment se rapprocher des personnages. Pourtant, jusqu’à la fin on a du mal à m’attacher à Fitz qui manque de personnalité et est assez fade. L’intrigue principale du roman n’a pas non plus réussi à rattraper le coup et c'est difficilement que l'on termine les 1112 pages de ce roman. Heureusement qu’il y a le personnage du Fou pour aider à passer à travers cette brique. Contrairement à la plupart des autres, le fou est vraiment intéressant, très soigneusement mis en scène, si bien que l'on attend chacune de ses apparitions avec impatience. Enfin, Robin Hobb aborde avec originalité de thème de la magie, notamment avec ces deux que sont le vif et l’art et qui sont parmi les points forts du roman et des éléments qui ouvrent aux questionnements durant la lecture.
En conclusion, cette lecture a été pour moi plutôt moyenne. Si j’ai apprécié le style et le côté original de la magie de l’univers de Robin Hobb ainsi que le personnage du Fou, il en est autrement pour l’intrigue principale à laquelle je n’ai pas accroché ainsi qu’aux autres personnages. La longueur de l’ouvrage rendant le tout un peu plus pénible, je ne garde pas une très bonne impression de cette lecture qui pourtant avait du potentiel. Je pense tout de même que ce livre peu plaire à beaucoup de lecteurs, petits et grands, l’écriture de l’auteur étant agréable et l’univers au final bien détaillé.