Genre : Fantastique Citation : « Ils voyagèrent dans le modeste carrosse de Carville, qui, s'il n'était chatoyant avait le mérite d'exister. Tout au long du trajet ils furent encadrés par deux des laquais du baron, lesquels se déplacèrent à cheval et en armes. » Présentation de l’histoire : France, fin du XVIe siècle. C’est dans ce pays en proie à de terribles dissensions religieuses que se réfugient les Greer, fuyant l’Angleterre élisabéthaine. Eileen, seule enfant du comte, est une jeune femme vive et de caractère. Mais son âge avance, et son père la met au pied du mur : elle doit se marier. Et c’est en faisant tout pour éviter cette terrible obligation à l’aide de sa fidèle amie Charlotte qu'elle fera la connaissance d'Artus de Janlys. Le séduisant et mystérieux comte l’entraînera dans un univers dont elle ne soupçonnait pas l’existence, où les crimes terribles qui secouent Paris trouveront une explication apparemment inconcevable, mais bel et bien réelle... |
♦ Critique par Élodie B.
Les éditions de L'Homme sans Nom est une merveilleuse découverte pour moi. Depuis le temps que je voulais lire leurs romans, je suis maintenant enchanté. Je les remercie pour ce magnifique partenariat.
Je vais commencer par un point très important de ce livre : le style de l'auteur. La plume de Céline Landressie est raffinée et de qualité, mais avec le rythme un peu en retard, avouons-le, le lecteur mettra quelques pages pour s'habituer. En effet, l'histoire se déroulant en 1598, la plume de l'auteur a su s'adapter à l'époque par l'utilisation d'un vocabulaire riche et varié. Certes, cela pourra en rebuter quelques uns, mais il faut persévérer, car la lecture devient fluide une fois une fois qu'on s'y est fait. Les descriptions sont nombreuses et développées, parfois abusivement, mais la lecture reste tout de même très limpide. Cependant la dynamique est bonne et on a pas le temps de s'ennuyer, car il se passe toujours quelque chose. Entre action et révélations, on est pris par le texte. Les dialogues ne sont pas très fréquents, mais ils sont tous réfléchis et efficaces au seins du récit. Chaque mot utilisé par les personnages est en parfaite harmonie avec l'époque. Et le lecteur aime ça ! Le point de vue narratif omniscient est un choix très pertinent, l'emploi de la troisième personne permettant une grande liberté dans le récit tout en mettant l'accent sur les émotions des personnages, principalement de l'héroïne. Par contre, la longueur des chapitres - certains pouvant atteindre plus de cinquante pages - est assez irritante, surtout quand le lecteur doit quitter sa lecture et qu'il voit qu'il lui reste encore une vingtaine de pages pour finir... De plus tellement de choses se passent dans chaque chapitre qu'il aurait été appréciable les diviser un peu plus, mais paradoxalement, on ne voit pas comment on aurait pu les redécouper, car la logique ne serait plus du tout la même et l'histoire plus aussi bien perçu.
Mais passons à l'histoire ! L'intrigue est très surprenante, non prévisible, l'auteur, dans sa façon d'écrire, donnant des indices de ce qui pourrait se passer lors de tel ou tel évènement. Bien sûr, certaines situations sont faciles à découvrir, mais pour la plupart, le lecteur reste bouche-bée devant les révélations qui tombent, si bien qu'il est ensuite impossible de poser le livre plus de quelques secondes. L'originalité tient principalement sur le fait que l'auteur joue sur plusieurs front en multipliant évènements et actions différentes. Les personnages occupent une place de choix dans ce roman ; bien utilisés, chacun à son rôle à jouer et montrent des personnalité toutes plus intéressantes et travaillées les unes que les autres. Tout ce petit monde déambule à une époque où rien n'est facile, où une seule croyance est importante et où chaque mot prononcé est retenu. Du coup, l'ambiance XVIe siècle est très tendue. De plus, les décors des magnifiques maisons, châteaux, mais aussi des villes correspondent aussi à cette vie de bonheur pour certains, et de misères pour d'autre. Les références religieuses, aussi réalistes soient-elles, sont souvent difficiles à accepter, ajoutant un aspect pesant et angoissant au roman. Enfin, la dimension fantastique passe principalement par l'utilisation très fidèle du mythe vampirique, avec ses parts d'ombre et de romantismes, la lecture nous donnant encore plus de plaisir. Aussi les amateurs de vulgaires "vampires" qui brillent au soleil peuvent passer leur chemin !
Bref, un très bon premier tome qui ne laisse présager qu'une suite de la même trempe ! Rose Morte - La Floraison a été une merveilleuse découverte, une lecture dont j'attends avec grande impatience le second tome. À découvrir, lire, dévorer !