Genre : Triller de science fiction d'anticipation Citation : « Elle épousseta ses vêtements sans tenir compte des écorchures profondes qui la marquaient, et lança à l’inspecteur envolé : — Imbécile. "Je pense donc je vis ". » Présentation d 'histoire : « Je me souviens très bien du jour où je naquis à la conscience. Il y a des jours comme ça qui ne s’oublient pas. Celui-ci était un 4 février. Celui de l’année 2184. » Yann se réveille, sans savoir qui il est ni d’où il vient. Impliqué malgré lui dans une histoire de vol d’œuvres d’art au Louvre, il débute sa vie au rythme effréné de la fuite, des rencontres, des choix et des révélations. |
♦ Critique par Amandine S.
Les éditions de l’Homme Sans Nom sont une maison d’édition que nous connaissons bien. Je remercie donc l’équipe pour leur confiance envers Histoires de Romans et ce partenariat qui m’a permis de découvrir l'un de leurs bébés.
Le style de l’auteur est accessible, fluide et agréable à lire. Le rythme est soutenu et la tension maintenue grâce à une dynamique maîtrisée. Les dialogues sont peu nombreux, utiles à la compréhension globale de l’histoire. Le vocabulaire reste complexe du fait de la technologie utilisée, mais très vite, le lecteur s’en accommode et s’imprègne rapidement de ces mots nouveaux. De plus, Nicolas Debandt a une véritable maîtrise de la langue française, limitant l’emploi des verbes "être" et "avoir" : c'est un bonheur de voir un auteur exploiter toutes les richesses du vocabulaire. Celui-ci fait le choix d’alterner plusieurs points de vue pour donner un récit vivant. On retrouve donc Yann, le héros, en temps que narrateur de sa propre histoire et un narrateur omniscient pour les autres protagonistes. Une technique qui permet d’appréhender l’histoire sous différents angles et de maintenant le suspense au cours du récit. Enfin, la mise en page est aérée et les répétitions quasi inexistantes, un plaisir pour le lecteur.
Concernant l’histoire, l’intrigue est complexe et s’installe peu à peu, au fil des pages, au fil des rencontres entre les héros. Aussi, le récit nous offre quelques belles surprises de part son originalité contestable. Les personnages, principaux ou secondaires, sont très bien développés au cours de l'histoire ; ils possèdent chacun leur caractère propre, sont charismatiques et bien travaillés pour offrir au lecteur de nombreux personnalités toutes uniques à leur manière. L’histoire se déroule dans un Paris futuriste régi par une classe supérieure, intouchable. A travers ce roman d'anticipation scientifique et son univers entre utopie pour les "Grands" et dystopie pour le peuple, on se retrouve face à d’une critique de notre société actuelle, poussée vers des extrêmes que permettent le genre futuriste. En prime, l’auteur nous met en garde sur les dérives de la génétique dans ce récit où toute la civilisation tourne autour de races supérieures qui ont accès à des modifications bio-génétique aussi facilement que l'on changerait de garde-robe alors que les races classes inférieures sont considérées comme relayer au rang de sous-fifres, tout juste bonne à exécuter les basses besognes. Bref, l’ambiance est sombre, angoissante parfois. Et si les décors sont décrits avec minutie pour nous permettre de nous plonger dans ce monde avec aisance, on est vraiment immergé dans ce futur où l'on peut disposer de la vie d’autrui comme bon lui semble.
En conclusion, Xénome m'aura fait passé un très bon moment entre suspense et avancé scientifique. Je conseille ce livre à tous les fans de science fiction, mais également à ceux que le genre rebutent d'ordinaire, Nicolas Debandt étant parvenu à parfaitement construire son récit de manière à le rendre accessible au plus grand nombre. Les lecteurs découvriront une histoire prenante et agréable à lire.