Genre : Fantastique - Horreur Citation : « Quelle sagesse, songea Andrew dans un élan de fureur méprisante ; quelles paroles profondes. Donc, Barry Fairbrother ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même si sa cervelle avait explosé. Pauvre connard prétentieux, hurla Andrew à son père – dans sa tête. » Présentation de l’histoire : Bienvenue à Pagford, petite bourgade anglaise paisible et charmante : ses maisons cossues, son ancienne abbaye, sa place de marché pittoresque… et son lourd fardeau de secrets. Car derrière cette façade idyllique, Pagford est en proie aux tourmentes les plus violentes, et les conflits font rage sur tous les fronts, à la faveur de la mort soudaine de son plus éminent notable. Entre nantis et pauvres, enfants et parents, maris et femmes, ce sont des années de rancunes, de rancœurs, de haines et de mensonges, jusqu’alors soigneusement dissimulés, qui vont éclater au grand jour et, à l’occasion d’une élection municipale en apparence anodine, faire basculer Pagford dans la tragédie. |
♦ Critique par Capucine G.
Adepte de la saga Harry Potter, je me suis tout naturellement intéressée à ce roman d'un tout autre genre écrit par Rowling. Je dois avouer que c'est l'auteur qui m'a fait lire ce livre et si vous êtes tenté de faire de même, faite attention, car on pourrait croire que ce n'est plus du tout le même auteur.
L'écriture est en effet destiné à un public adulte et surtout un public habitué à des classiques littéraires. Sans retrouver les descriptions de Balzac ou Hugo, il faut reconnaître que le roman est parsemé d'imposants blocs de descriptions où il est parfois nécessaire de s'accrocher pour les lire. Cela peut rendre l'entrée dans le roman plutôt difficile. D'autant plus qu'au début on ne saisit pas vraiment l’intérêt de la montagne d'informations que l'auteur nous donne. En effet le lecteur a accès sans cesse au moindre détail : sur la vie, les sentiments, les manières du personnage, jusqu'à sa façon de marcher ! Au début, le rythme semble donc lent, trop lent même. Jusqu'à ce qu'on plonge dans le roman et qu'on sent où réside la dynamique du roman. Tout repose en réalité sur ses descriptions, sur la perception que nous, lecteurs, avons des personnages et que les personnages ont entre eux. Un lecteur qui n'aime pas les descriptions aura des difficultés à apprécier le roman et à vouloir tout simplement le continuer.
De plus les phrases sont longues, très longues - trop longues - très proustiennes par moment. Un lecteur qui préfère la simplicité et l'action aura une lecture difficile. D'autant plus que le texte est très peu aéré. Il n'y a uniquement des retours à la ligne et ça donne l'impression d'une masse imposante à lire qui peut rebuter si on n'a pas l'habitude. À cela s'ajoute des dialogues relativement rares. Toutefois, leur présence est à chaque fois une nécessité. Ils ne sont pas là pour faire avancer l'intrigue, ils sont là pour compléter la description faite par un narrateur omniscient. Le ton et le vocabulaire utilisés pour parler de chaque personnage varie tout naturellement pour nous faire détester l'un ou apprécier l'autre. Cependant, on garde toujours un ton ironique, grinçant et très critique. Les personnages quant à eux ont un vocabulaire très différents, allant du soutenu au vulgaire. De nouveau le vocabulaire utilisé sert à rendre plus vivant le personnage.
Mais qu'en est-il de l'histoire ? Eh bien, il y a très peu de chose à dire. L'intrigue débute sur la mort d'un homme dont on ne sait pas grand-chose et tout découle de là. D’emblée, le lecteur se retrouve avec une multitude de personnages qui ont tous une place essentielle dans l'intrigue. Ce n'est pas le genre de roman qu'on peut se permettre de lire par petit bout, il faut franchement s'y plonger. Il m'a plusieurs fois été nécessaire de revenir en arrière pour réussir à faire le lien entre les différents personnages, sont tous liés d'une manière ou d'une autre. Au début on ne le comprend pas, on a l'impression qu'il y a des dizaines d'intrigues qui sont plus ou moins influencées par la mort qui ouvre le roman. Ce n'est qu'au fil de la lecture qu'on comprend que tout est en réalité lié. Cependant, cela met du temps à se mettre en place. Il faut accepter l'idée qu'il n'y a pas vraiment d'intrigue. Qu'en réalité ce sont les rapports que chacun entretient qui fait le roman. Le roman est intéressant, mais cette absence d'action rend la lecture difficile. Un lecteur attendant le schéma narratif classique sera déstabilisé. D'autant plus que la structure du roman est assez particulière. Il n'y a pas de chapitres à proprement parler. On retrouve parfois des découpages temporels au sein de partie, et parfois il n'y en a pas. C'est un roman où l'on peut facilement se perdre. La lecture est rendue difficile par le manque de temporalité et l'absence de chapitre.
Pour conclure, Une place à prendre n'est pas le genre de roman que l'on peut lire à n'importe quel moment. Pour une lecture légère, ce roman va être un calvaire. Il y a tellement d'intrigues, de personnages, qu'il faut le lire d'une traite pour tout retenir et ne rien oublier. Je conseille donc plutôt ce roman à des personnes qui lisent vite et beaucoup. Un lecteur occasionnel ne risque pas de prendre beaucoup de plaisir à le lire.