LES HOMMES N'APPARTIENNENT PAS AU CIEL
Nuno Camarneiro
Nuno Camarneiro
Genre : Récit de vie Lectorat : Adulte Citation : « Un homme qui écrit peut transformer le monde à son gré. Le code infaillible des lettres les unes derrière les autres renferme tout ce qui est connu, passé, futur et le présent tel qu'il doit être. Une armée a gagné une bataille car c'est écrit dans un livre, un homme est mort, un empire s'est effondré, un dieu vint sur terre. L'homme est parole, l'empire est parole, l'armée et Dieu et tout, rien que des paroles inventées à l'heure où les hommes sont devenus hommes. » Présentation de l'histoire : En 1910, le passage de deux comètes au-dessus de la terre propagea une onde de panique. Partout dans le monde des hommes devinrent fous, se suicidèrent ou simplement observèrent, silencieux et vaincus, ce qu’ils croyaient être la fin du monde. Les personnages de ce roman vécurent à l’époque où le ciel prit feu, trois hommes trop sensibles et intelligents pour vivre une vie normale et portant en eux un monde imaginaire foisonnant. En dépit des milliers de kilomètres qui séparent Karl, ce jeune immigré qui nettoie les vitres des gratte-ciels de New York, Jorge, cet enfant argent qui s’invente des mondes et Fernando, ce jeune homme qui déambule dans Lisbonne sans savoir comment vivre, leurs vies sont liées par leur sensibilité, le regard qu’ils portent sur les hommes qui les entourent, les lieux où ils ont grandi et sont devenus des adultes. Alors que leurs contemporains se laissèrent emporter par la peur, par une vision tragique des comètes, Karl, Jorge et Fernando furent touchés par le génie. Cent ans plus tard tous trois demeurent dans nos mémoires. Un premier roman époustouflant de la nouvelle voix de la littérature portugaise qui rend hommage à sa manière à trois figures littéraires majeures du XXe siècle : Borges, Pessoa et Kafka. |
♦ Critique par Morgane D.
Les hommes n’appartiennent pas au ciel, un titre énigmatique qui m’a laissé quelque peu perplexe aux premiers abords. Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre et après lu la quatrième de couverture, j’ai un peu hésité pour le lancer dans la lecture.
Ce n’est pas du tout le genre de roman qui m’attire mais j’ai été happée par l’écriture de l’auteur qui est bien singulière. Je n’ai jamais vu une telle sensibilité dans un texte, une telle vision des hommes et du monde et c’est retranscrit à la perfection. Chaque phrase est travaillée avec minutie, chaque mot recherché afin de créer une harmonie avec tous les autres. L’auteur utilise un vocabulaire juste qui permet de faire passer le message au lecteur le plus simplement possible mais sans qu’il ne perde toute sa précision, son exactitude. Cependant, tous ces passages, où l’auteur nous livre de cette manière, les pensées des personnages, se transforment souvent en de longs monologues abstraits que le lecteur n’arrive pas toujours à saisir. Mais cela ne l’empêche pas de se questionner sur les propos qu’il comprend, sur leur véracité. Je suis admirative de cette plume qui oblige le lecteur à s’interroger, ce n’est pas évident et surtout pas donné à tout le monde.
Pour des personnes comme moi qui ne s’attardent pas sur les auteurs du XXe siècle et qui donc n’ont pas beaucoup de connaissances sur Borges, Pessoa et Kafka, il n’y a pas moyen de reconnaître les personnages quand on ne sait pas de quoi parle le roman. Mais même pour ceux qui reconnaissent Borges, Pessoa et Kafka à travers Jorge, Fernando et Karl, on réalise que ce roman n’est pas du tout le récit biographique des trois personnages. Il s’agit simplement du récit de trois hommes dont la vision du monde parfaitement singulière et leur sensibilité les place en marge de toute autres personnes sur cette terre. C’est vraiment intéressant et je ne pourrais que conseiller ce roman.
Note sur 20 : 12/20
Terme qualifiant à lui seul le livre : singulier