Genre : Historique Lectorat : Littérature jeunesse Citation : « Comme il est beau, le cœur du Monde Unique ! Et comme il est difficile de renier ce qu’on a appris à vénérer ! Comme il est vertigineux de vivre en se demandant à quelle vérité sacrée on doit croire… » Présentation de l'histoire : A partir de maintenant, Marina, tu sais lire et écrire. Cela fait de toi une personne importante. » C’est ce que m’a dit Bernal ce matin. Puis il m’a offert du papier, une plume et de l’encre. Jamais je n’aurais imaginé que je posséderais un jour des choses se étranges et si précieuses. Jamais je n’aurais pensé que je pourrais devenir quelqu’un d’important. Il y a a peine cinq mois, avant que les Espagnols ne me baptisent « Marina » j’étais une esclave ignorante… |
♦ Critique par Nathalie Pi.
J’ai lu Le Sang du serpent à plumes dans le cadre du partenariat entre Histoires de Romans et les éditions Nathan. Je les remercie tous deux pour cette découverte intéressante.
Le style d’écriture de l’auteur est à la fois simple et fluide et s'accorde parfaitement avec le choix fait quand à la forme qui est celle d’un journal intime tenu par une jeune fille de 17 ans. Le récit se construit en trois grandes parties dans lesquelles chaque journée est datée pour mieux suivre l’avancée des conquistadors à travers les villes où ils s’arrêtent. Le rythme et la dynamique sont assez soutenus, le livre nous racontant la conquête du Mexique, les combats et les tensions entre les différents peuples : les Nahuatl qui sont les futurs Mexicains et les Espagnols. Les dialogues nous montrent principalement l'incompréhension entre les deux peuples et le manque d’indulgence des Espagnols par rapport à la culture Nahuatl qu’ils s’empressent de détruire. Mais chaque prise de parole nous montrent aussi tout le travail d’interprète fournit par Marina pour que les Nahuatl acceptent la religion chrétienne plutôt que la leur. Le vocabulaire employé est en accord avec le texte et l’âge de la narratrice et le public de lecteur visé. Et, quand l’auteur utilise un vocabulaire plus spécifique ou des mots nahuatls, une définition nous est donnée pour mieux comprendre ce dont il est question. Enfin, à la fin du roman, l’auteur a ajouté une carte de l’expédition de la conquête de Mexique accompagnée de notes explicatives sur la réalité des faits racontés et une chronologie qui recoupe les vies croisées d’Hernan Cortès et Marina.
L’intrigue est bien préparée, mais assez dure par leur cruauté. Se dire que des conquête se déroulent forcément dans un bain de sang est assez désolant et on ne peut que penser au destin des personnes vivant dans les villes conquises qui perdent leur culture et n’ont pas leur mots à dire face aux conquérants. L'histoire nous raconte comment une jeune esclave Nahuatl, Marina, devient l’interprète des conquistadors Espagnols. Dans son journal, elle relate les faits tels qu’elle les vit, mais plus que tout, ce livre pose certaines réflexions sur la violence, la place de la culture et l'identité. Le récit est découpé en trois partie : le voyage de Vera Cruz jusqu’aux abords de la capitale, l’essai d’une conquête pacifique de la capitale et la guerre entre la capitale et les Espagnols à la mort de l’empereur Nahuatl. Les personnages sont très bien développés et les personnages historiques sont parfaitement intégré au récit. On ne peut que s’attacher au personnage de Marina qui se trouve être dépassée par tous les événements vécus. Ce livre reprend donc un pan de l’Histoire en nous racontant la conquête du Mexique et l’éradication de la culture Nahualt (divinités, rites sacrés, sacrifices humains) au détriment de la religion chrétienne et de la culture Européenne au travers de Marina connue sous le nom la Malinche et Hernan Cortès. Deux personnages réels et importants qui ont forgé l’actuel Mexique.
Un livre assez cruel sans pour autant être choquant, réaliste et surtout très accessible à la jeunesse pour en apprend plus sur la conquête du Mexique. Je le conseille à toute personne voulant ce documenter sur cet épisode de l'Histoire, même si ce livre vise principalement un jeune public.