Genre : Thriller d'enquête noir scandinave Citation : « Les morts et les vivants. Les vivants et les morts. D'où il viendra pour juger. Les vivants et les morts » Présentation d 'histoire : « Il était une fois une fille qui apprit à avoir peur. Les contes de fées ne commencent pas ainsi. Ainsi commencent d’autres histoires, plus sombres. » Lumikki Anderson a dix-sept ans. Elle vit dans la ville de Tampere, en Finlande, où elle est étudiante en école d’art. Jeune loup solitaire, elle ne se mêle jamais de ce qui ne la regarde pas. Mais cette règle est mise à l’épreuve le jour où elle découvre des billets de banque ruisselants de sang en train de sécher dans le labo photo de l’école. Prise dans un engrenage infernal, Lumikki devra affronter les réseaux mafieux, mais aussi sa propre part d’ombre. |
♦ Critique par Élise J.
Mes remerciements les plus sincères vont à Cyrielle, des éditions Le Livre de Poche, pour son conseil judicieux quant à la découverte de cette fabuleuse série dont la couverture et la maquette ont immédiatement su attirer mon regard. Et l'apparence n'est ici pas trompeuse.
Grâce à un rythme rapide et une plume d'une musicalité merveilleuse, l'auteur a su m'immerger, dès les premières lignes, dans l'histoire. Le choix des mots respecte parfaitement le vocabulaire des contes de fées mélangé avec brio à celui des romans d'enquêtes. Tantôt des mots noirs, tantôt des mots doux, accentuant l'aspect sombre de histoire dans laquelle Lumikki se retrouve mêlée malgré elle. Salla Simukka a parfaitement réussi à mélanger suspense, noirceur et contes de fées. Le rythme est parfois allégé avec des phrases un peu plus longues, rendant ainsi la dynamique très agréable pour le lecteur. L'exercice des répétitions peut faire baisser la qualité de l'écriture, mais dans Rouge comme le sang, cela ne dérange nullement et permet même de se rendre compte à quel point toutes les actions se déroulent rapidement.
Avec une intrigue parfaitement mise en place, l'auteur sait faire jouer la curiosité du lecteur ! Et quand elle peut rendre service à des personnes qui le méritent, ce serait dommage de s'en priver, à condition bien sûr, de ne pas se mettre en danger. Ce que Lumikki va apprendre à ses dépends : elle va se retrouver confrontée plusieurs fois à des situations déroutantes et dangereuses. Salla Simukka sait faire peur. Les Finlandais, ou plus généralement les écrivains des pays froids, seraient-ils ceux qui savent le mieux sublimer une histoire glacée ? En tout cas, c'est ici ce à quoi est parvenue l'auteur. Il y a également une forte symbolique du rouge, de la glace, du blanc et bien d'autres encore savamment utilisées que vous aurez sans doute plaisir à découvrir. Les références aux contes de fées sont nombreuses - notamment Cendrillon, La Belle au bois dormant, Le petit Chaperon Rouge, La Reine des Neiges, Blanche-Neige -, mais toutes sont parfaitement justifiées et judicieusement bien placées pour donner de la matière au récit et bâtir autour une intrigue pleine de profondeur. Le roman gravite essentiellement autour de deux protagonistes, Lumikki et sa camarade, Elsa, qui sont développées avec grand soin et tout particulièrement leur psychologie qui en fait des personnages criant de réalisme. Rouge comme le sang est fait d'ingrédients qui rendent les personnages attachants et qui permettent d'évoluer avec eux au fur et à mesure qu'avance l'enquête, et que grandit l'envie de découvrir qui est l'Ours Polaire. L'histoire est riche en événements, propulsant le lecteur d'un rebondissement à un autre sans jamais essouffler le récit, au fur et à mesure que l'héroïne va confirmer son goût du risque. Grâce à ses déductions, elle va permettre à Elisa de dévoiler sa véritable personnalité. Le dénouement de l'intrigue se fait avec une logique sans faille qui entraine le lecteur jusqu'au point final.
Je n'ai pas l'habitude de lire ce type de livre, mes genres de prédilection étant le fantastique, la fantasy et la science-fiction, mais je dois bien avouer que ce roman m'a énormément plu et je le recommande chaudement. Rouge comme le sang est un conte noir "vermeilleusement" frissonnant.