Genre : Heroic Fantasy Citation : « Quelles sont nos chances ? — Infimes, selon Taliesen. — Et selon toi ? — Je dirais que Taliesen s'est montré d'un optimisme débordant. » Présentation de l’histoire : Les cruels Aenirs ravagent le territoire au sud des montagnes, semant la mort et la terreur dans tous les villages. Retranchés dans les hauteurs, les clans se croient à l'abri. Caswallon, voleur et guerrier solitaire, sait qu'ils seront les prochains à subir les assauts des terribles barbares. Mais les fiers highlanders refusent d'entendre la voix de la raison, et de s'unir pour contrer la menace. Pire, le chef du clan de Caswallon invite son ennemi à participer à leurs jeux d'été. Son geste pourrait bien condamner tous les clans. C'est alors que Sigarni, la Reine Faucon, surgit à travers le temps et l'espace... |
♦ Critique par Arthur G.
Après Reine des Batailles, voilà la suite, le Faucon Éternel ! Je remercie encore la responsable d'Histoire de Romans de m'avoir remis ce roman pour en faire la critique.
On reconnaît les éléments classiques qui constituent les romans de David Gemmell que ce soit les changements de point de vue permettant de valoriser les héros au travers du regard des ennemis, les dialogues graves rendant bien le caractère dramatique des situations ou encore le déroulement des batailles dont le dénouement est souvent une victoire à la Pyrrhus. Le style d'écriture est travaillé et agréable, relativement inchangé comparé au premier tome, bien que mieux mené. D'ailleurs, le rythme de l'histoire est plus soutenu, les évènements s'enchaînant avec la régularité macabre d'un tambour de guerre. Toutefois, certains dialogues restent creux, notamment ceux s'opposant aux appels inquiets de Caswallon, mais dont la peur d'une guerre perdue d'avance ne transparaît pas dans le raisonnement pacifiste. Je voudrais cependant souligner que les émotions sont bien mieux retranscrits que dans le tome précédant. Mais comme dans chaque point positif concernant ce livre, il y a bien une exception décevante : le moment où Gaelen est adopté par les Highlands n'a pas la moindre profondeur, tant en volume d'écriture qu'en richesse !
Les connaisseurs du style de Gemmell en particulier, ou de la fantasy en général, devineront l'issue des scènes de batailles avant leur commencement... Point qu'on aura tendance à regretter. Toutefois Gemmell réalise là de bien meilleurs passages en travaillant la dimension épique qui manquait tant dans Reine des Batailles. Poutant, La trame générale semble être calqué sur précédent volet. Et en effet, le gros problème est que l'on retrouve ni plus ni moins qu'une réécriture de Reine de Batailles, bref les mêmes éléments, le type de personnage, les mêmes situations - malgré des portails permettant de voyager à travers l'espace et le temps tout en provoquant ce qui semble être des paradoxes temporels, - sauf que le roman se déroule des siècles avant le premier tome. Les héros, que sont Caswallon et son fils adoptif, Gaelen, n'était qu'à peine mentionné dans Reine de Batailles, mais surtout, contrairement à ce que suggère le nom du cycle, Sigarni n'est en réalité qu'un personnage très secondaire, bien qu'ayant une influence décisive sur les événements relatés dans ce tome. Cela n'a pas tellement d'importance de toutes façons puisque, malgré les allusions aux théories des univers parallèles, on suit bien une unique trame historique à travers diverses époques. Bref, on devine - sans avoir lu la moitié du livre - la tournure générale du reste de l’œuvre. Les personnages sont bien mieux développés, sauf celui de Caswallon, tronqué, les principaux traits de caractère qu'on lui attribue ne sont plus d'actualité, la description correspondant à des événements antérieurs au début du récit. Les premières scènes du livre changent profondément le héros, sans que l'on puisse s'approprier son "lui" passé. On a du coup le sentiment qu'on ne parle pas du tout du même, alors qu'il est le personnage principal du roman ! Mais avant de conclure, j'aimerais souligner la présence d'un personnage tertiaire, l'un des envahisseurs, qui connaît l'existence des portails magiques, leur potentiel, dont le passé est lié à Sigarni, mais qui, malgré ce savoir capital, son appartenance à plusieurs époques et son expérience des voyages dans le temps, ne représente RIEN ! S'agirait-il d'un personnage oublié lors de la construction du scénario ? Vraiment dommage, parce que sa présence aurait pu signifier un réel rebondissement dans l'histoire... Qui n'a jamais eu lieu.
En fin de compte, ce livre n'est ni meilleur ni moins bon que son prédécesseur, à qui il emprunte bien trop d'éléments scénaristiques tout aussi mal déployés et/ou dissimulés. Plat, malgré un style littéraire plus fin, le tome deux ressemble tellement au premier qu'il en est tout aussi vide d'intérêt... Et c'est un admirateur de David Gemmell qui le dit.