Genre : Enquête fantastique Lectorat : Jeunesse Citation : « La vie d'un pensionnaire était ainsi rythmée par les week-ends à la maison, les journées de cours, les soirées d'études et les punition à en avoir les bras douloureux. » Présentation de l’histoire : Thomas Colfer, douze ans, est élève dans un internat irlandais. Durant cette année, il va vivre une véritable aventure humaine et surnaturelle. Lors d’une soirée, alors que frappe un violent orage, un élève est agressé dans une salle de cours ; plongé dans le coma à la suite de sévères blessures, il est entre la vie et la mort. Le père de Thomas, qui s’est introduit sans permission dans l’établissement ce soir-là, est accusé. Pour innocenter son père, le jeune pensionnaire, aidé de ses meilleurs amis, va devoir percer le mystère de la salle de chimie. Qui est vraiment le père de Thomas ? Et pourquoi un de ses camarades a autant de haine envers lui ? |
♦ Critique par Amandine S.
Un livre destiné à un jeune public, rien de tel pour décompresser au rythme de voyages en train. Je tiens à remercier l’auteur pour ce partage et ce moment de lecture plutôt agréable au cœur d’un pensionnat irlandais.
Le style de l’auteur reste assez simple pour bien s'adapter au public jeunesse qu'il vise. Toutefois, sur de cours passages ou le temps d’une phrase, il nous arrive de relever un manque de fluidité. Le rythme est soutenu surtout sur la fin du livre, mais il souffre de quelques longueurs durant plusieurs passages mais sans entacher l’intérêt du lecteur pour l’histoire. Les dialogues sont un peu nombreux et on regrettera parfois que certains aspects de la narration ne soient pas plus développés à la place, mais ils restent adaptés au récit, aux personnages et au lectorat. Le vocabulaire est en phase avec le public et les héros de l’histoire : c'est l'un des atouts du livre, à n'en pas douter. Petit point noir, on notera quelques répétitions, surtout au niveau des prénoms des personnages alors que l'emploi de pronoms aurait permis de donner un encore plus de fluidité. L’auteur a choisi de raconter l’histoire du point de vue du jeune héros, aussi Thomas Colfer nous livre ses souvenirs à travers une belle maîtrise de l'emploi de la première personne. La mise en page est classique, aérée et agréable à l’œil, mais surtout les chapitres cours permettent aux jeunes lecteurs d'avoir vraiment l'impression d'avancer : ce qui est important quand on est un enfant d'un dizaine d'années.
Concernant l’histoire, l'intrigue s’étale un peu trop sur la longueur au détriment d'éléments clefs qui se font trop attendre et un dénouement qui arrive trop facilement et rapidement. Il est vrai que le récit n'est pas très original, mais la lecture n'en est pas moins très plaisante. Les personnages, excepté le narrateur, sont assez peu travaillés et semblent sortir d’un même moule, ce qui est un peu dommage d'un sens, car marquée plus les différences entre les protagonistes auraient apporter une certaine richesse au livre. Mais à contrario, ce procédé à l'avantage de mettre le jeune héros en avant et aux jeunes lecteurs de mieux s'identifier. L’auteur met également en avant les relations entre les protagonistes d’une même maison, la concurrence entre elles, mais avant tout, transmet un message sur les valeurs de l'amitié et sur l’unité qui règne dans un internat entier. Côté univers, le récit ne se limite qu'au pensionnat ; l’auteur ne nous emmène guère au-delà alors qu'on aurait vraiment aimé en voir plus. Et pourtant, cela arrive à nous suffir pour nous plonger dans l'atmosphère lourde qui règne dans les couloirs. L’ambiance est pesante dans un environnement clos et inquiétant. Petite déception, l’auteur ne fait que survoler quelques légendes irlandaises, grâce au seul personnage féminin de l’histoire, mais il aurait pu être intéressant de créer plus de lien entre le récit et ces légendes, car elles ne marquent finalement pas les esprits une fois le livre refermé.
Bref, Nous sommes un est un livre jeunesse qui ravira son lectorat, malgré quelques maladresses. Et si on regrettera une fin est un peu trop facile et que l’enquête promise soit assez peu approfondie, l’ensemble est frais et offre une lecture agréable.