Genre : Fantasy Arthurienne - Littérature jeunesse & adolescente Citation : « Mes forces faiblissaient. La tempête s'acharnait sur moi et, quand le soleil s'est levé, j'étais sûr que ce serait la dernière fois que je le contemplerais. » Présentation de l’histoire : Sur une plage du pays de Galles, Emrys, âgé de 7 ans, se réveille auprès d'une femme. Il n'a aucun souvenir de son passé. Même si cette femme, Branwen, lui dit être sa mère, il a du mal à le croire. Il va cependant grandir auprès d'elle, subsistant grâce à ses dons de guérisseuse. Celle-ci va aussi nourrir l'imaginaire de notre héros par les histoires qu'elle lui raconte. Mais, plus il grandit, plus son désir de connaître qui il est vraiment, s'accroît. Et ce ne sont pas les mystérieux pouvoirs qu'il se découvre qui vont l'aider à répondre aux questions qu'il se pose. Suite à un terrible évènement et plus déterminé que jamais, il décide de quitter sa mère. Embarqué sur un radeau, il parvient sur l'île de « Fyncaria » peuplée de créatures mystérieuses qu'il va apprendre à connaître. À partir de là, commence le début d'une quête, de sa quête : celle de son identité… |
♦ Critique par Amandine S.
Tout le monde connaît Merlin l’enchanteur, le conseiller du roi Arthur. Mais qu’en est-il de sa jeunesse ? C’est avec cette série que l’auteur, un passionné du personnage, tente de nous renseigner.
La plume est simple, légère et agréable, idéale pour un jeune public sans être un frein pour des lecteurs plus âgés. La dynamique est bonne alors que, parfois, le rythme souffre de quelques longueurs qui ont tendance à ralentir le texte. La part de dialogue s’équilibre avec la narration pour apporter des informations au lecteur sans précipitation. Par contre, on rencontre de nombreuses répétitions. Le vocabulaire est diversifié et reste accessible à tous. L’auteur choisit de raconter l’histoire du point de vue d’Emrys, le héros, afin de mieux faire transparaître ses doutes et ses craintes. Étant donné que nous plongeons dans ses souvenirs, les temps du passé sont judicieux. La mise en page est aérée pour offrir à ses lecteurs une lecture plaisante.
L’intrigue se met peu à peu en place jusqu’à surprendre le lecteur. Son originalité tient du fait que c’est la jeunesse de l’enchanteur qui est traitée. Les personnages ne sont pas travaillés à l’extrême, mais juste suffisamment pour que l’on puisse s’identifier à eux – dans certains cas – et en particulier au narrateur, un garçon qui apparaît torturé. L’univers est riche et bien détaillé, malgré la perte de la vue du personnage qui apprend à surmonter son handicap. L’auteur utilise avec justesse la symbolique et fait, évidemment, référence à la lutte entre le bien et le mal dans la bataille entre Dagda (le cerf/le bien) et Rhita Gawr (le sanglier/le mal). Il ré-exploite les croyances païennes et surtout la culture druidique dans l’utilisation des plantes et la manière de voir la nature, personnage presque à part entière du roman. L'auteur s'inspire des légendes arthuriennes pour peupler son univers de nombreuses créatures mystiques, allant du géant qui "créa" Stonehenge - une référence au Ballet des Géants - à l’arbre vivant. Bref, T.A. Barron, nous mène au sein d’une atmosphère lourde et parfois légère dans un environnement dévoré par le mal comme pourrait l’être le nôtre.
En conclusion, un livre qui s’adresse à un jeune public qui appréciera sans aucun doute les péripéties de Merlin, mais qui peut parfaitement plaire à un lectorat plus âgé. Un premier tome faisant plutôt office d’introduction tout en restant très riche en aventure.