Genre : Historico-Fantastique - Horreur Citation : « La forêt du Mort-Homme, faut l'avoir vue la nuit pour comprendre que les gars qui sont mots là sont pas partis d'ici. On a ratissé la surface pour récolter les tibias et les crânes qu'on a transporté à l'ossuaire de Douaumont, mais dans l'homme, les os, c'est comme du chiendent. » Présentation d 'histoire : « On dit que les assassins reviennent toujours sur les lieux de leurs crimes, mais on parle jamais du fait que les assassinés, eux, ils risquent pas de revenir puisqu'ils en sont jamais partis. » Brecky, douze ans, en sait quelque chose. Son oncle, une brute alcoolique crapuleuse, l'oblige à explorer les boyaux des tranchées boueuses de Verdun pour y dénicher des munitions perdues, des chicolts en or et autres reliques monnayables. Mais ce jour-là, Becky sent qu'il n'est pas tout seul. Il ressort de son expédition possédé par un soldat fantôme qui cherche à raconter sa terrible histoire à travers lui. On ne pénètre pas impunément dans la mémoire du Mort-Homme... |
♦ Critique par Émeline A.
J'ai découvert ce livre suite au partenariat entre Histoires de Romans et les éditions du Masque. Le thème me semblait original, aussi ai-je commencé ma lecture sans à priori.
La plume de Denis Bretin est la première chose que l'on remarque. L'auteur donne principalement la parole à Becky, un jeune garçon, de telle manière que l'on a vraiment l'impression que c'est le personnage qui raconte son histoire, les tournures de phrases et le vocabulaire familier collant parfaitement avec la personnalité du narrateur. C'est un choix pertinent et très bien assumé dont l'utilisation du passé composé achève de donner un ton bien particulier. L'ensemble qui en ressort prouve assurément que l'auteur sait manier les mots pour mener son récit comme il le veut. Cependant, c'est une écriture à double tranchant qui demande que à ce que le lecteur arriver à apprécier ce style. Cela n'a pas été mon cas, aussi la lecture a été une torture qui m'a empêché d'entrer dans l'histoire. Les passage marqué par un changement de narrateur - le soldat - sont plus fluides, plus agréables, et permettront aux lecteurs rencontrant des problèmes avec le point de vu de Becky, de reprendre pied dans le récit ; dommage qu'ils ne soient pas plus nombreux. Le rythme souffre parallèlement de longueurs et de passages restés au stade d'ébauche. Aussi, même si la dynamique est correcte, il est difficile de se plonger entièrement dans la lecture.
L'intrigue, bien préparée, partait sur une idée originale et assez surprenante dans un sens. Quand on débute l'histoire, on ne ne sait pas tellement à quoi m'attendre, mais personnellement je n'ai pas été déçue, car contrairement à ce que je craignais, elle n'est limitée grâce au personnage de Becky. Par contre, il est à noter que de trop nombreuses incohérences sont semées dans le récit dont le fondement repose sur quelque chose d'absolument irréaliste : un enfant maltraité obligé d'aller fouiller dans des tranchées sans que personne ne s'en rende jamais compte... Il est difficile de se concentrer sur l'action quand on prête attention à ces illogismes. Mais Becky est le point fort du roman, car il est personnage dont la psychologie est la plus développée et qui raconte l'essentiel des faits. Très plaisant et loin des clichés, il a une personnalité originale et sa manière de penser lors de certaines situations m'a aussi fait rire. Nous ne voyons les autres qu'avec la vision du petit garçon, aussi ont-ils tous quelque chose de surprenant. Les décors parfois simplistes sont heureusement rattrapés par l'ambiance. Déjà étrange au début, elle évolue au fur et à mesure et gagne en intensité. Mais seul l'environnement du soldat mérite d'être souligné, mais il est vraiment dommage que cet univers de la guerre ne soit pas plus mis en valeur.
Au final, je n'ai pas réussi à accrocher à ce roman. Mais il faut lui reconnaître des atouts de taille, à savoir un personnage principal original et une intrigue intéressante. Cependant, les maladresses sont trop nombreuses pour en faire un bon roman.