Genre : Romance fantastique Lectorat : Adolescent Citation : « River West, ce parfait inconnu, n'éveilla pas en moi le moindre soupçon de peur... mais provoqua une poussée d'adrénaline, semblable à celle que j'éprouvais juste avant un énorme orage, lorsque l'air était saturé d'électricité. » Présentation de l’histoire : Rien de bien excitant ne se passe jamais dans la petite ville balnéaire où vit Violet White. Jusqu'au jour où s'y installe un certain River West. Dès son arrivée, des choses étranges commencent à se produire dans la ville. Violet s'interroge sur ce garçon qui habite désormais dans l'arrière-cour de chez elle. Est-il seulement un très beau menteur au sourire fourbe et au passé mystérieux ? Ou pourrait-il être plus que cela ? La grand-mère de Violet l'a toujours mise en garde contre le diable, mais elle n'a jamais dit qu'il pouvait avoir l'apparence d'un garçon aux cheveux noirs qui fait des siestes au soleil, aime le café, vous embrasse dans un cimetière... et vous donne de l'embrasser en retour. Violet est aveuglée par son charme et perd toute lucidité. Exactement comme le voulait River... La peur du diable ne disparaît que lorsqu'on lui tient la main... |
♦ Critique par Bleuenn G.
Je remercie les éditions Black Moon et Histoires de Romans pour la découverte de ce roman.
L'écriture d'April Tucholke est assez simple, agréable mais aussi parfois gauche du fait de la narration à la première personne utilisée : celle d'une jeune fille de dix-sept ans.Et bien que le roman se lise rapidement, les maladresses empêchent la lecture d'être aussi fluide qu'elle aurait pu l'être. Le vocabulaire reste accessible à tout public, tout en étant recherché. L'un des problèmes majeurs de ce roman est que l'auteur dit, au lieu de montrer. Par exemple, lorsque Violet accepte de l'argent supplémentaire de River, elle ajoute « Je n'avais pas du tout de fierté concernant l'argent. » : ce genre de phrases bateau est inutile et alourdit l'écriture inutilement. Il n'y a pas besoin de souligner l'évidence, le lecteur croit ainsi être pris pour un idiot, ce qui agaçant. Un point noir au niveau de la ponctuation : l'utilisation excessive et inappropriée des points de suspension. L'auteur les utilise n'importe comment, ce qui est très vite déplaisant. Les dialogues sont inégaux, certains se révélent intéressants et cohérents alors que d'autres ne sont ni crédibles ni utiles. Dans l'ensemble, le rythme est bon, l'auteur alterne correctement les phrases courtes et longues. La dynamique, elle, laisse vraiment à désirer et pourrait être largement améliorée.
Le jour où le diable m'a trouvée est un roman inégal. Il est assez difficile d'entrer dans l'histoire, car le lecteur se trouve enseveli sous une montagne de clichés : une jeune héroïne de dix-sept ans vivant seule avec son frère jumeau, des parents absents, un mystérieux et beau jeune homme qui débarque de nulle part, des événements étranges qui commencent à son arrivée. Bref, tous ces clichés ne donnent qu'une envie : refermer rapidement ce livre, frustré. Toutefois, et heureusement, l'intrigue s'améliore par la suite, notamment grâce à une montée de la violence, à l’ambiguïté de la frontière entre le bien et le mal, ou encore grâce à la dimension de quête de secrets de famille. Malheureusement, l'histoire d'amour, omniprésente, reste extrêmement clichée et prévisible. Quel dommage ! April Tucholke réussit à surprendre son lecteur, sans toujours aller jusqu'au bout cependant. Ainsi la fin, prévisible, est décevante, alors que l'auteur était parvenue à apporter de l'originalité à son intrigue. Les personnages sont également inégaux. L'héroïne, Violet, également narratrice, peut se révéler très agaçante et le lecteur sera tenté de la secouer violemment tant elle demeure très passive. Face à elle, River, le mystérieux nouvel arrivant, est un personnage plus ambigu, plus complexe et donc plus intéressant. Quant aux personnages secondaires, comme Luke, son frère jumeau, ou Sunshine, leur voisine, ils sont attachants même s'ils manquent parfois de profondeur et mériteraient d'être davantage développés. Une mention spéciale pour le petit Jack, très attachant même s'il pourrait aussi être plus exploité, et pour Freddie, la grand-mère des jumeaux, décédée mais pourtant toujours présente et qui se révéle être un personnage complexe. Les décors sont bien plantés, dans une inspiration gothique : un immense manoir à l'abandon au bord des falaises. Les descriptions sonnent justes, même s'il manque quelque chose pour qu'elles parviennent à montrer un décor effrayant, qui donne la chair de poule.
Pour conclure, April Tucholke a eu de bonnes idées pour s'éloigner de la montagne des clichés qui parsèment le livre, notamment la présence d'une violence palpable et assez inédite dans ce genre de romans. Toutefois, elle ne va pas jusqu'au bout, ce qui est fort dommage. Je conseille donc ce livre à un public d'adolescents, à qui il plaira sans nul doute. La suite qu'annonce la fin du livre sera peut-être mieux gérée.