Genre : Conte merveilleux - Littérature enfantine Citation : « Lorsque les gens meurent, leur rêves s'envolent dans le ciel comme des lucioles. » Présentation d 'histoire : Le jour de ses onze ans, Malo tombe dans la Seine. Aspiré dans un toboggan, quand il ouvre les yeux, il découvre un monde en noir et blanc, éclairé par une lune de diamants. Il vient de pénétrer au Royaume des Ombres, un lieu magique où les habitants sont aussi étranges que fascinants: Arthur, l’arbre qui ne cesse d’éternuer; Mercator, le chat si bavard vieux de deux cent treize ans; Lili, la petite marchande de rêves au regard d’or qui capture les songes… Sans compter les spectres inquiétants et un dangereux alchimiste qui lui jette un terrible sort. Pour briser le maléfice, Malo a un énorme défi à relever. Et une nuit… |
♣ Critique de Maud G.
J'ai eu l'occasion de découvrir ce petit livre suite au partenariat entre Histoires de Romans et les éditions Michel Lafon. La couverture assez onirique avec sa jolie petite demoiselle au visage de poupée et ses quelques pointes de couleur sur un camaïeu de gris avait de quoi ouvrir ma curiosité... Et bien, ici, la couverture ne fait pas du tout le livre !
La lecture commence à peine et déjà je commence à pâlir en comprenant vaguement ce qui risque de m'attendre au fil des pages. Le style d'écriture est simpliste, plat, froid, la dynamique du texte est faiblarde, limite figée et le rythme est tout simplement mauvais, pour ne pas dire absent tant les phrases ont résonné de manière monotone durant ces cent soixante-cinq pages. Alors oui, on me dira que livre est destiné à un jeune lectorat, mais j'ai juste envie de dire "non". Si a huit ans on m'avait fait lire ça, mes parents n'aurait plus eu besoin de me menacer de me punir de livre si je ne sortais pas profiter du bon air de l'été : j'aurais mille fois préféré jouer avec des cailloux... Enfin, j'étais probablement une enfant exigeante. Les dialogues sont nombreux, très nombreux, trop nombreux, s’étalant inutilement sur plusieurs page à la suite et montrant bien la faiblesse narrative qui dirige le récit. Mais il y a tout de même un bon choix de fait par l'emploi de la narration à la troisième personne et le temps au passé. Et avant de m'attaquer au reste, je tiens absolument à souligner l'énormité faite avec le Vermot, la langue du magicien. Si les mots avaient tous été entièrement inventés, j'aurais trouvé cela vraiment intéressant, mais non, ici on retrouve des mots existants, dont certains appartiennent au langage soutenu, donc un vocabulaire très riche pour le lectorat visé et donc une bonne manière de les leur faire découvrir et d'enrichir leurs connaissances... Mais non, l'auteur leur accole de "traduction" qui n'ont absolument rien à voir donc "un jus d’hypocras" est en fait "un ennui" ou encore "tintinnabuler" se traduit par "donner" ?! Franchement, vous trouver qu'il n'y a pas assez de choses qui abrutissent les nouvelles générations pour devoir en rajouter ? D'autant plus que l'autre catégorie de vocabulaire Vermot est plus du genre "boite à cacamou" pour "litière" ou "faire scrounch-scrounch" pour "faire ses griffes"... Enfin, le point positif c'est que la lecture est, fort heureusement, rapide.
Je ne vais pas m'attarder sur les illustrations que j'ai trouvé décevantes. Attention, je ne remets pas en cause le travail de ceux qui ont remportés le concours, mais la trop grande inégalité entre les méthodes - crayon qui fait que, pour certains, on voit à peine le dessin, feutres, stylo ou informatique pour d'autres - et les styles ne donne vraiment pas un bel ensemble... Le noir et blanc, pour coller à l'univers, admettons c'est un choix intéressant, mais que les illustrations ne collent pas avec le texte, j'ai trouvé cela vraiment moyen. Par curiosité, j'ai tout de même regardé un peu les dessins des autres participants... et bien j'aurais personnellement fait d'autres choix.
Donc l'histoire est née suite au rêve de l'une des filles de l'auteur, aussi il faut bien admettre que cette petite à vraiment beaucoup imagination et de très bonnes idées de départ. Alors, a-t-elle été influencée par Alice au pays des merveilles, ou est-ce l'auteur qui s'en est inspirée pour donner plus de matière au rêve ? Cela restera une question en suspens, mais ce qui est certain, c'est que cela ne vaut pas l’œuvre de Lewis Carroll. Le récit est totalement superficiel, plat et voit de nombreuses situations se coller les unes à la suite des autres sans le moindre travail de développement et de logique, les raisons des personnages pour aller ici ou ailleurs tombant un peu comme une mouche dans la soupe. L'univers en noir et blanc, s'avère être un bon choix, à la base, mais en y regardant de plus prêt, cela n'est finalement qu'un détail. Les décors sont pauvres, peu développés, et les personnages ne sont pas mieux entre le petit héros assez insignifiant et peu intéressant et entre la petite marchande, exaspérante, que l'on a juste envie d'enfermé dans l'une des ses boites pour ne pas avoir à encore la supporter... Heureusement qu'il y a les personnages secondaires - bien qu'ils ne nous interpellent pas particulièrement, si ce n'est le clochard céleste - pour donner un quelconque semblant d'intérêt à l'histoire. Question intrigue et dénouement, on retrouvera au rendez-vous facilité et prévisibilité avec une bonne dose d'éléments alambiqués pour mieux nous achever définitivement.
Bref, un livre que je n'ai pas aimé et durant lequel je me suis véritablement ennuyée alors que, pourtant, j'aime les livres pour enfants. La quatrième de couverture annonçait « une histoires pleine de poésie, d'émotion et de surprise, qui ravit petits et grands », mais pour ma part, ce n'est pas ici que je les ai retrouvé. Donc pour qui ce livre ? Et bien a qui voudra. Mais pour ma part, mes proches seront épargnés, que ce soit petits cousins, enfants d'amis ou futurs.