Esther Brassac LA NUIT DES CŒURS FROIDS
Genre : Thriller de Science Fantasy Steampunk Citation : « À l'intérieur des cuves reposaient des organes humains, tous dans un état de fraicheur exemplaire. Au-dessus, une multitude de pistons et d'engrenages glissaient les uns contre les autres : leur mécanisme ronronnait faiblement. » Présentation de l’histoire : Harald était un vampire psychique heureux jusqu’à ce qu’une pénurie énergétique frappe les cadavres dont il se nourrit, mettant sa santé en péril. Très vite, il constate que ces dépouilles ont des organes aberrants et le mystère s’épaissit encore lorsque ses homologues buveurs de sang tentent, sans raison apparente, de stopper ses recherches. Avec l’aide d'amis, Harald découvre qu’il n’est pas seul victime de phénomènes pour le moins étranges : au même moment, Glasgow subit une vague affolante de suicides et voit l'apparition d'humains mutants. Tous ces événements ont-ils seulement un lien entre eux ? Nicolas Flamel, devenu immortel grâce à la pierre philosophale, observe, conscient de leur gravité. Il décide alors de réunir une équipe pour enrayer cette menace qui se profile à l’horizon. Mais les enjeux sont-ils aussi évidents qu'ils le croient ? Bien des surprises les attendent... |
♣ Critique par Maud G.
J'ai eu le grand plaisir de découvrir la nuit des Cœurs Froids en avant première grâce aux éditions du Chat Noir, pour en faire la critique. Entre le titre voilé de mystère et la couverture très attirante et visuellement très bien construite, aux petits airs de Victoria Francés, j'imaginais déjà une grande aventure au fil des pages... Je ne fus pas déçue.
La plume d'Esther Brassac est très agréable et légère à lire grâce à une dynamique particulièrement fluide, mais le style est tout de même très scolaire dans la manière de structurer les phrases et de les agencer entre elles. Si pour la globalité du récit, tout fonctionne très bien, on est cependant face à de gros problèmes de rythme, en particulier dans les scènes d'action qui sont le véritable point faible de l'auteur. Et passé le dénouement, le roman devient épouvantablement long, lourd, et les scènes rébarbatives, nous faisant perdre le plaisir qu'on avait pris avec le reste du livre. Le vocabulaire particulièrement varié, apporte une vraie richesse au texte. Entre la narration, particulièrement maîtrisée, en point de vue externe avec alternance des personnages, l'humour vaporeux qui nimbe les mots et les dialogues vivants, Esther Brassac a su trouver les bons ingrédients pour apporter de la force à son récit.
S'il y a bien une chose qui fait se démarquer ce roman du paysage des littératures de l'imaginaire, c'est bien l'histoire. L'intrigue a été travaillée avec grand soin pour offrir aux lecteurs une aventure des plus prenantes. L'auteur mise sur un savoureux mélange entre merveilleux et voyages temporels, traité avec une esthétique Steampunk qui se prête parfaitement au récit. On retrouve avec plaisir les codes du genre, comme l'humour au service du sérieux, les nombreuses références et le jeu littéraire qui s'y associe. Aussi, on découvre des romans qu'on pourrait avoir lu, par exemple Shorleck Helmes de Conan Dayle ou des lieux qui pourraient bien nous être connus, comme le Royaume des Gaules Unis, Pary ou l'Allemany. Je reste, malgré tout, très septique quant à la pertinence et la cohérence du fait que L'écosse et Glasgow, notamment, n'aient pas vu leur nom détourné comme tout le reste des lieux, objets, références etc. qui nous sont connus... Le suspense tient en haleine les lecteurs jusqu'à la fin et les informations sont données au compte goûte pour l'entretenir de page en page, sans jamais faire retomber l'intrigue du roman au fil des éléments perturbateurs. Par contre, passer le dénouement, la fin est totalement superficielle et n'est là que pour meubler le roman de plus d'une centaine de pages qu'il aurait été tellement préférable de supprimer. Un véritable gâchis alors que l'histoire tenait si bien la route ! Les personnages que l'on croise sont nombreux, mais ont tous leur importance dans cette histoire qui défile devant nos yeux. Les différents protagonistes sont très bien construits et visuellement très facile à se représenter, même si l'auteur ne pousse pas ses descriptions. Entre Harald, le vampire psychique de génie, ou encore la journaliste goule, Pétunia, et sa manière très tarabiscotée de s'exprimer, il y en a pour tous les goûts ! Sans compter quelques grands noms de l'Histoire, comme Nicolas Flamel et Nostradamus, ici toujours bien vie. On ne se lasse pas de côtoyer ses personnalités si diversifiées et tellement attachantes dans cet univers de Science Fantasy très bien construit où magie et technologie s'allient pour faire fonctionner l'imagination des lecteurs.
Avec la Nuit des Cœurs Froids, Esther Brassac signe un thriller de science fantasy steampunk très prenant, au suspense haletant, qui ne laissera pas les amateurs de littérature de l'imaginaire indifférents. Grâce à une plume à l'humour parfaitement dosé, les pages se dévorent jusqu'au tout dernier mot... Jusqu'à ce point final qui nous laisse revenir à la réalité. À lire sans modération !