Genre : Nouvelle fantastique Citation : « La musique de mon âme, putain…La musique de mon âme, marmonna Sony en tirant nerveusement sur sa cigarette. Mon âme tout entière doit résonner dans cette chanson… Dans toutes mes chansons… » Présentation du livre : La question qui revient toujours, pour un auteur, c’est le classique « où allez-vous chercher vos idées » ? Je répond souvent que les idées sont là, elles flottent, elles attendent que quelqu’un les attrape et les mette en mots, en image, en musique… Ah oui, j’oubliais aussi la certitude, pour moi, que le Diable est une femme. Sans aucun doute possible. |
♦ Critique par Élodie G.
Découverte suite au partenariat entre Histoires de Romans et Lune écarlate éditions, je dois avouer avoir eu des préjugés face à cet nouvelle qui fut, en définitive, une bonne surprise.
Le style est simple, fluide, agréable. L'auteur emploie un vocabulaire familier, cru et qui, par sa vulgarité, s'accorde à la fois parfaitement à l'univers et aux personnages. La plume de l’auteur nous emporte dans son univers musical avec une facilité déconcertante C’est rythmé, dynamique, intriguant, ce qui nous permet de dévorer la nouvelle sans ressentir le besoin de faire de pause. La musique de l’âme n’était pas une histoire qui m’attirait plus que ça lorsqu'elle m'a été proposée, n’étant pas fan de musique ni du format nouvelle. Pourtant, j’ai su apprécier ma lecture, malgré sa rapidité - seulement huit pages -, qui aurait pu lui porter préjudice. Le format nouvelle est bien maîtrisé en allant droit au but. Nous n’avons aucune longueur à déplorer et ce n‘est pas non plus trop rapide, hormis la fin qui m’a parut précipitée.
L’intrigue est originale, mais sans réel suspense puisque la quatrième de couverture nous donne tous les éléments à connaître. Cette prévisibilité n’est cependant pas dérangeante, car tout se passe très vite et nous n’avons pas le temps de nous reposer. Je pense néanmoins qu’elle aurait mérité un peu plus de pages et d'explication, car nous restons sur notre faim avec beaucoup d’interrogations sans réponses. La nouvelle reste donc un mystère pour nous bien que le point final ait été posé et c’est dommage car cela donne un sentiment d’inachevé. Nous suivons peu de personnages, mais bien que n’ayant pas de passé écrit, tous ont un caractère propre à eux-mêmes. J’ai réussi à m’attacher à ce musicien à la recherche d’une nouvelle façon de composer, ce musicien dénigré par son équipe, celle-ci apportant d’ailleurs quelques touches d’humour dans cet univers sombre. La rapidité de l’histoire retransmet à merveille l’ambiance angoissante, pesante, voire dérangeante. La nouvelle se déroule entièrement aux alentours du studio d’enregistrement ce qui donne une sensation de huit clos et renforce la noirceur de l’histoire.
Christophe Collins nous offre ici une petite nouvelle sombre et énigmatique mais au final, pas assez aboutie. Je conseille aux lecteurs de ne pas juger l’auteur sur cette nouvelle qui, bien que sympathique, reste au dessous de ce qu’il nous a proposé avec 35MM.