Genre : Thriller policier Lectorat : Adulte Citation : « Michael raccrocha, ouvrit brutalement la portière, et se mit à courir comme un fou. Mais il n’avait fait que sept foulées quand le restaurant explosa. » Présentation de l’histoire : Michael n’a jamais connu d’autre foyer que la Maison de fer, sinistre orphelinat où il s’efforce de protéger son jeune frère Julian des autres enfants qui le martyrisent. Lorsque, adolescent, Michael s’enfuit à New-York, il est recueilli au sein d’une grande famille du crime organisé et gravit peu à peu les échelons. Vingt ans plus tard, Michael décide de changer de vie et de fonder une famille que lui et Julian n’ont jamais eu. Pour mieux protéger la femme qu’il aime et qui ne sait rien de son passé, il retourne en Caroline du Nord, où vit encore son frère. Là, il découvre bien d’autres secrets qui l’emportent inexorablement vers le lieu de son enfance qu’il a toujours fui. |
♦ Critique par Bleuenn G.
Je remercie les éditions JC Lattès et Histoires de Romans pour m’avoir fait parvenir ce livre, dont la couverture comme le titre m’ont tout de suite interpellée.
L’écriture de John Hart est assez simple, mais suffisamment élaborée pour que la lecture soit fluide et que le lecteur soit plongé rapidement dans l’histoire. La dynamique n’est pas mauvaise même si elle n’est pas extraordinaire mais le rythme est lui parfaitement orchestré. Logiquement, les phrases courtes dominent puisque les scènes d’actions prévalent. Toutefois, les passages plus lents et descriptifs sont aussi bien réalisés. Ainsi, le lecteur ne s’ennuie pas et reste happé tout du long par l’histoire. Les dialogues sont omniprésents, cependant, ce n’est pas une gêne et ils sont tous bien placés et cohérents. Toutefois, seul point noir, les personnages ont un niveau de langage trop élevé pour de l’oral, ce qui peut faire buter la lecture. Cependant, le reste du vocabulaire est cohérent, et même si quelques mots appartenant au langage familier surprennent au détour d’une phrase, la plupart des mots choisis sonnent justes et coulent de manière fluide à la lecture. On suit les aventures de plusieurs personnages à travers différents points de vue, mais le lecteur n’est jamais perdu et les passages de l’un à l’autre ne cassent pas le récit. Cette multiplicité de points de vue donne au contraire de la profondeur au roman.
La Maison de fer est un roman policier, ou plus exactement un thriller. Le lecteur attend donc des meurtres et, bien sûr, leur résolution. Toutefois, ce roman est plus complexe qu’une simple enquête et plusieurs investigations se mêlent en une intrigue plus élaborée. Il y a tout d’abord Michael qui essaie de quitter son métier de tueur à gage mais qui est poursuivi par son ancienne famille, mais aussi les troubles de son frère, Julian, qui ne s’est toujours pas remis de son enfance. Et il y a effectivement de mystérieux meurtres, même s’ils arrivent finalement assez tard dans l’histoire. Toutefois, la fin est agréablement surprenante, et le dénouement est inattendu, ce qui reste suffisamment rare dans ce genre de livres pour le noter. Ainsi, même si la quatrième de couverture n’est pas forcément originale, l’histoire parvient à se démarquer au fil de l’intrigue. Les personnages ne sont pas manichéens mais il manque un petit quelque chose pour qu’ils soient réellement attachants. Toutefois, la multiplicité des personnages permet de ne pas trop se concentrer sur leurs éventuelles faiblesses. De plus, ils ont tous une histoire personnelle intéressante et réfléchie, ce qui leur donne tout de même du relief. L’atmosphère est plutôt bien retranscrite, même s’il n’y a pas autant de tensions que l’on attendrait de la part d’un thriller, ce qui est l’un des principaux points noirs du récit.
Pour conclure, j’ai été agréablement surprise par ce thriller, finalement plus original que ne le laissait penser son résumé. Ainsi, je le recommande aux amateurs du genre comme aux novices, pour passer une lecture sympathique, même s’il est probable que ce livre ne laisse pas une trace indélébile dans l’esprit.