Genre : Heroic Fantasy Citation : « L'amour pouvait parfois receler d'infimes soupçons de Vérité, mais la plupart du temps, il s'agissait de Mensonge. » Présentation de l’histoire : Les cinq royaumes : des nations turbulentes et ambitieuses souvent en guerre. Au cœur des terres, un sixième royaume : la Grande Forêt légendaire, impénétrable et hostile. Dans les maisonnées de Sélénir, dans les cases de Val ou dans les yourtes des nomades des steppes de Khara, le soir au coin du feu, on raconte aux enfants la légende suivante : tes rêves, tes cauchemars comme les créatures fantastiques des contes que tu aimes tant peuplent le sixième royaume. Alors, pourquoi un paladin perdu, une belle sorcière aux terribles pouvoirs endormie depuis cinq cents années, un jeune voleur des rues amoureux, un demi-nain commerçant débonnaire et un homme-loup monstre de foire se retrouvent attirés par la Grande Forêt-? Que découvriront-ils ? La fin d'un monde ? Le sang et les larmes ? L'amour et la tragédie ? |
♣ Critique par Maud G.
Découvert à l'occasion de notre partenariat avec Mnémos, je remercie la maison d'édition d'avoir fait confiance à Histoires de Romans pour la lecture de ce roman de Fantasy novateur dans plusieurs aspects qu'il aborde.
Le style d'écriture est fluide, agréable et parfois tranchant, mené toujours avec une certaine rigueur, mais montrant nombre de maladresses de formulation. La dynamique est excellente, mais le rythme tarde trop souvent pour finalement ne jamais parvenir à la rattraper, engendrant alors une distance entre l'action et son impact. On remarque, sans difficulté, une grosse tendance à la répétition de mots, de noms, mais aussi de situations allant jusqu'à produire de bref effets de déjà lu pouvant devenir rébarbatif au fil du livre. Mais ce qui, à mes yeux, est responsable de la véritable faiblesse du livre est le découpage même du livre, non pas en véritables chapitres, mais en une succession inlassable de changements de focalisation sur les personnages, par le narrateur omniscient, particulièrement épouvantables sur les quatre-vingts premières pages, et cela sur parfois à peine plus d'une page, avec des découpages presque toujours trop tôt et un va et vient rapidement insupportables des mêmes protagonistes, alors qu'un bon gros regroupement de leurs différents lambeaux de scènes aurait largement été plus apprécié. Le lecteur a du mal à rebondir pleinement d'un passage à l'autre et se retrouve fasse au choix difficile de continuer ou de stopper net, malgré le grand intérêt du récit... Heureusement, la persévérance est ici une récompense, surtout quand on doit affronter la petitesse de la police de caractère.
L'histoire passionnante, que nous offre ce livre, dépasse, en originalité, ce que l'on a pu lire jusqu'à aujourd'hui en fantasy, en y apportant une vision du merveilleux en plein déclin ; aussi les elfes, les dragons et autres créatures seront très loin de l'image dont nous sommes accoutumés, et c'est ce qui est incroyablement génial ! L'univers de l'auteur est très riche, bien pensé et présente énormément de qualités et de détails. Les différents personnages sont tous plus passionnants les uns que les autres, d'une diversité plus qu'appréciable et surtout excellemment développés dans leur psychologie et dans leurs caractéristiques, jusqu'à sans cesse nous surprendre. Juste une grosse remarque, au cours de la lecteur, on ressent véritablement l'impression que l'auteur s'oblige à tout développer à l'excès et à raconter l'histoire presque complète des différents protagonistes et lieux, au détriment de l'évolution même du récit, ce qui est vraiment dommage. Aussi, je pense personnellement que ce gros roman de 507 pages en a bien 200 de trop... De plus, je voulais souligner la présence de quelques erreurs et incohérences plus "historiques" qui m'ont particulièrement dérangée : comme l'emploi de la rapière, arme de rue ayant vu son essor grâce aux armes à feu et donc faisant suite à l'abandon du combat de taille en armure, ce qui est d'autant plus incohérent par rapport à l'époque assimilable et au système de combat que met en avant l'auteur dans son récit ; mais également des fantassins en bouclier et en épée bâtarde qui, rappelons-le, est une épée pour un mode de combat dit à une main et demi, c'est-à-dire à alternance une main deux mains... Et pour finir, je félicite la manière dont les mythes et croyances païennes ont été astucieusement repensées et ré-agencées, pour finalement venir porter une sorte de message sur l'avenir du monde.
La Geste du Sixième Royaume est un roman véritablement intéressant qui a su, malgré ses maladresses, montrer le potentiel incontestable de son auteur. En bref, Un livre à découvrir qui saura trouver son public dans un lectorat déjà familiarisé à la fantasy.