Genre : Porno-sadomasochiste Citation : « Je lèche ma sucette préférée, celle au parfum Christian Grey. Je le pompe de plus en plus avidement en faisant tourner ma langue. Miam... Je ne savais pas que c'était aussi excitant de donner du plaisir. Ma déesse intérieure danse le merengue et la salsa. » Présentation de l’histoire : Lorsque Anastasia Steele, étudiante en littérature, interviewe le richissime chef d'entreprise Christian Grey, elle est à la fois séduite et profondément intimidée. Convaincue que leur rencontre a été désastreuse, elle tente de l'oublier - jusqu'à ce qu'il débarque dans le magasin où elle travaille à mi-temps et lui propose un rendez-vous. Naïve et innocente, Ana est troublée de constater qu'elle est follement attirée par cet homme. Quand il lui suggère de garder ses distances, elle ne l'en désire que davantage. Mais Grey est tourmenté par ses démons intérieurs et le besoin de tout contrôler. Lorsqu'ils entament une liaison passionnée, Ana découvre son pouvoir érotique, ainsi que la part obscure que Grey tient à dissimuler... |
♦ Critique par Margaud Q.
Cette fameuse cravate, ce fameux nom, ces fameux personnages. Depuis sa sortie en anglais ce livre ne fait que parler de lui, que ce soit en bien ou en mal. Forcément avec autant de bruit tout le monde, ou presque, a envie de se faire sa propre idée... La curiosité est un vilain défaut. Enfin presque.
Mademoiselle James ne remportera très probablement jamais ne serait-ce que le plus petit prix Nobel pour ses livres - et réjouissons-nous. Mais alors pourquoi cette trilogie sado-maso érotique - dont le terme exact serait sans hésitation pornographique -, a-t-elle autant de succès ? Oublions le style, l'auteur n'en a aucun ! Et ce n'est pas vraiment ce qui est recherché dans ce roman... Des formulations plus que maladroites, bancales, une dynamique qui se passera de commentaire, l'écriture ne brillera jamais par ses qualités parce que, oui, c'est véritablement mal écrit. Et cela est sans compter le vocabulaire ordurier, ponctué d'une multitude de "merde", "putain", "bordel" et tant d'autres, de râles gutturaux ou encore de "bébé" assez pitoyables... Les dialogues sont mauvais, dignes des plus gros sketchs beaufs... Pourtant le récit tient un sacré rythme et on développe très vite ce symptôme d'addiction qui nous fait tourner les pages de plus en plus vite, juste pour savoir la suite de toute cette niaiserie.
Alors pourquoi ce "porno pour les mamans" comme on l'appelle - à la base fan-fiction Twilight, quand même -, fait-il autant parler de lui ? Probablement parce que l'auteur vise un très large public sans leur demander la moindre réflexion, avec ce style très simplet et ces personnages très stéréotypés. En effet, l'héroïne, jeune, naïve et un peu co-conne (un peu trop proche de la Bella Swan d'ailleurs, si vous avez bien suivi) et Christian Grey, plus proche de la poupée de cire sans émotion que de l'être humain, à la plastique parfaite et sans oublier que « le brushing post-coïtal lui va bien » (oui, oui), nous embarquent dans leurs mondes de domination et de soumission. Certes, Christian Grey est au delà du fantasme que l'on peut éventuellement se faire d'un homme, mais il nous séduit autant qu'il nous dégoûte. Ce qui est plutôt déroutant, car les faces sombres de Monsieur Grey sont intrigantes, d’où l'envie de lire le second tome pour en apprendre plus. Avouons sans honte ni gêne, que ce que nous attendons le plus dans ce livre, ce sont juste les passages de sexe dont les mots crus et chocs ne sont pas dissimulés derrière de jolies tournures. En même temps, qu'attendiez-vous de plus d'un roman porno-sadomasochiste pour large public ? Mais je n'ai pas honte de dire que j'ai été addictive à ce livre du début à la fin, par curiosité, pour savoir jusqu'où ils iront. Et la fin m'aura bel et bien surprise, étonnée et finalement donné envie de connaître la suite.
Très contente de m'être faite ma propre idée de la chose, je ne suis pas déçue de ma lecture qui m'aura vraiment divertie ; et bien qu'il divise beaucoup les critiques, je n'ai pas honte de dire que j'ai aimé rire avec ce livre.
♦ Critique par Gwendoline M.
On ne présente plus 50 nuances de E.L. James, succès mondial dont nombreuses sont les critiques qui sont présentes sur la toile. J'ai connu cette saga, comme tout le monde, parce qu'on en entendait parler partout et parce que ma mère avait décidé de se lancer dans cette lecture. Mes toutes premières impressions étaient très mitigées, mais plusieurs amies l'avaient adoré alors que ma mère, au contraire, me l'avait totalement déconseillé. Je me suis lancée pour me faire ma propre opinion sur le sujet.
Le style d'écriture est simpliste et basé sur l'utilisation de phrases courtes, ce qui est assez désagréable à la lecture. Il y a vraiment beaucoup - trop - de répétitions, parfois même des passages entiers et notamment ce fameux contrat copié-collé à plusieurs endroits. Les phrases longues sont seulement utilisées pour donner une certaine rapidité lors des actes sexuels, à part ces moments-là, l'action est très lente. Le texte est totalement déséquilibré, brouillon. De plus les dialogues sont un niais, superflus et le vocabulaire souffre d'une vulgarité un peu trop présente, mais surtout inutile. La narration est du point de vue d'Anastasia, un choix justifié, après tout, mais qui renforce le côté niais.
L'histoire n'est pas très cohérente et relève totalement d'un fantasme, mais il y a tout de même quelques limites à respecter. Anastasia Steele, notre héroïne, ne connaît Christian Grey que depuis une semaine lorsqu'elle entame sa première relation sexuelle avec lui, d'autant plus qu'elle est censée être vierge et n'avoir jamais été attirée auparavant par les hommes : c'est tout de même un peu gros. L'intrigue est mal préparée, à la fois tardive lorsqu'on la situe dans l’œuvre mais trop rapide lorsqu'on la situe dans le temps. Le livre est décrit comme une romance érotique, mais la lecture nous en démontre le contraire. Pour ceux qui sont friands de la littérature érotique, vous serez déçus, car ce type de scène est presque inexistant, par rapport à ce qu'il nous en est dit. On table purement et simplement sur de sport sexuel, un vulgaire porno... aussi ne vous fiez pas aux apparences. L'Univers de la saga n'a rien de particulier puisque l’œuvre se déroule aux États-Unis et principalement a Seattle, rien de plus rationnel. Les personnages sont clichés et véhicule un sexisme affligeant avec vraiment ce message de l'homme en tant que dominant et la femme en tant que soumise. Le seul intérêt qu'on pourrait y trouver, ce sont les plusieurs références littéraires, artistiques et culturelles qui sont semées à travers les pages, comme Le cri de Munch, Bach, Mozart, Shakespeare, etc.
Je vous avouerez que sur 551 pages, je trouve dommage de n'en avoir trouvé que les 150 dernières intéressantes. C'est approximatif, inégale, maladroit, déséquilibré. Je ne conseillerai pas ce livre à des fervents amateurs de la littérature en général, mais il trouvera son public parmi les femmes en manque de fantasme et qui souhaitent lire un livre qui va plus les divertir avant tout.
♦ Critique par Morgane D.
Je pense qu’il était impossible de passer à côté de cette trilogie. Il y a deux ans, elle est apparue dans toutes les librairies, sautant aux yeux des acheteurs avec ses couvertures dans les tons bleues et grises, et encore aujourd’hui, elle fait partie des meilleures ventes de romans. Comme tout le monde, je n’ai pas pu manquer l’engouement international qu’a suscité cette trilogie. Mais je me suis rangée du côté des gens qui n’avaient pas l’intention de le lire, pour la simple et bonne raison que je n’affectionne pas ce genre de romans. Mais quand on me l’offrit, alors je ne pus résister à l’idée de me faire ma propre opinion, d’essayer de comprendre pourquoi il s’est tant vendu.
Si on recherche une plume facile, il n’y a aucun souci. Mais c’est tout de même assez ennuyeux, puisqu’on a affaire à un style basique, sans fioritures. Si on oublie le vocabulaire lié au sadomasochisme qui est très complet, ça reste plat. Le choix du présent ne dérange pas et s’accorde avec le point de vue interne, mais par rapport à l’histoire j’aurais privilégié un autre temps. Beaucoup de répétitions par moments, des phrases que l’on retrouve plusieurs fois, mot pour mot, et surtout dans les scènes à caractère sexuel un peu trop présentes et longues. Certes, c’est le but d’un roman érotique, mais le langage cru et vulgaire utilisé ne sert pas l’histoire. Je trouve même que ça jure avec le style simple et naïf de l’auteur que l’on retrouve dans tout le reste. Mais pour le coup, c'est cru.
En ce qui concerne l’histoire, il faut avouer qu’elle pourrait être intéressante si elle n’était pas aussi prévisible, rapide, si fantasmée. Ce sont les gros points négatifs de ce livre. Dès le début, il arrive une flopée d’évènements que le lecteur attend déjà puisqu’il s’agit d’une énième histoire érotique entre une jeune femme et un homme inaccessible. Cette multitude de bouleversements qui interviennent à une vitesse fulgurante donne un côté vraiment ridicule à l’histoire puisqu’on a l’impression que tous ces éléments sont uniquement là pour meubler cette relation si spéciale. Sans tous ces bouleversements, il est évident que l’histoire serait dénuée du plus petit intérêt, car même les personnages ne suffisent pas pour faire quelque chose d’intéressant. Tous, autant qu’ils sont, les personnages ont une personnalité sans nuances – un comble pour une histoire censée en avoir cinquante. Ils sont soit exubérants, soit timides, soit gentils et ne changent jamais. Quelle que soit la situation, ils réagissent constamment de la même façon, ni plus, ni moins. Ça donne des personnages très clichés, très plats, qui rappellent ceux de tant d'autres sagas. Cependant, il y a une exception et une seule, selon moi. Le personnage masculin principal : Christian Grey. C’est le seul dont j’ai trouvé la personnalité intéressante et la seule qui évolue. Bon, il n’est pas pour autant complètement développé, je pense que ça aurait pu aller plus loin. Mais quand on voit les autres, il est le seul à posséder ce qui ressemble à un caractère qui évolue et un passé intéressant, qui explique ce qu’il est. En revanche, l’image que le personnage renvoie est assez désagréable : le côté chef d’entreprise qui veut tout contrôler et se prend pour Dieu est trop stéréotypé. Surtout qu’il se dénigre constamment en raison de son côté sombre qui a fait de lui ce qu’il est. On est encore loin des cinquante nuances que nous promet le titre, mais il y tout de même un peu de travail sur ce personnage. Ça montre bien que l’histoire a été construite uniquement autour de lui, sans rien de plus... Et c'est bien ce qui la rend si ennuyeuse.
Finalement, malgré une lecture plutôt légère, c’est un bilan assez négatif qui en ressort, mais il y a ce petit truc qui perturbe un avis entièrement négatif. Cinquante nuances de Grey est une histoire dont on peut se passer, mais il y a cette fin qui attise la curiosité. Je n’ai pas apprécié ce livre plus qu’un autre du même type, même si j’ai apprécié la psychologie du personnage masculin, mais il y avait cette étonnante attraction de la fin qui me pousserait à lire la suite... Et c’est ce qui a dû fait le succès de ce roman, je pense.