Genre : Fantasy mythique Citation : « Sur son corps supplicié, les hématomes s'étalaient pour se rejoindre en une gigantesque tache noirâtre et marbrée de plaies sanguinolentes. » Présentation de l’histoire : Bah-lor ou Balor était dans la tradition celte un dieu de la mort doté d'un seul œil. Il fallait quatre serviteurs pour en soulever la paupière et lorsqu'il était ouvert, il tuait quiconque le regardait, aussi Balor le gardait-il le plus souvent fermé. Ainsi Balor marchait-il dans la nuit. Bronius connaissait pourtant la légende lorsqu'il acheta Bah-lor... mais dans ce monde en guerre où Drukhs et Arvennes se déchirent pour la conquête d'un territoire, pourquoi se serait-il méfié d'un si jeune esclave-? |
♣ Critique de Maud G.
Livre reçu à l'occasion du salon Zone Franche 2011, durant lequel Histoires de Romans avait exposé, je remercie chaleureusement l'auteur de m'avoir permise de découvrir cet incroyable roman de Fantasy mythique à la limite de la Fantasy historique.
Le style d'écriture est fluide, agréable, travaillé avec simplicité et beaucoup de justesse. La dynamique est parfaitement maîtrisée, malgré quelques rares maladresses qui passent rapidement inaperçues, et s'harmonise avec un rythme qui sait s'adapter aux différentes scènes du roman. Finalement, ce livre montre très peu de problèmes, mais la qualité de l'écriture est telle que les rares défauts peuvent sauter aux yeux du lecteur comme des énormités, comme un mot de vocabulaire mal choisi ou une prise de parole peu judicieuse. Les dialogues sont globalement efficaces, mais je reste particulièrement déçue par la mise en forme théâtrale des échanges par langage de signes - pas du tout appropriée au roman - qui laisse un arrière goût de discussions instantanées informatiques.
Venons-en maintenant à l'histoire. L'auteur met en place un univers bien développé s'inspirant étroitement de la période gallo-romaine avec les Arvennes, en référence au plus puissant peuple gaulois, les Arvernes, qui s'opposa à l'Empire Romain, sensiblement représenté ici par les Drukhs. Si le décor est posé avec assez de neutralité pour convenir à l'imagination de n'importe quel lecteur, il est tout de même décrit avec efficacité pour permettre à l'environnement et à l'ambiance de vivre avec l'histoire et les personnages. Les protagonistes tous très différents, sont attachants et développés, tant physiquement que psychologiquement, avec beaucoup de soin, donnant une impression de réalisme qui ne laisse pas le lecteur indifférent. Mais chose très intéressante, le personnage principal - esclave sexuel, faible, peureux et soumis - est vraiment à l'opposé de l'image que l'on peut se faire d'un héros et se retrouve à être, tel un personnage de tragédie, victime de son destin. De plus, l'intrigue est mise en place avec une progression parfaitement minutée pour rendre le récit de plus en plus prenant à travers un excellent mélange d'action, d’humour et de moments forts.
Je conclue donc cette chronique par un grand Bravo pour l'auteur qui a su écrire une histoire passionnante et écrite avec talent. Et c'est avec beaucoup d'enthousiasme que je recommande ce livre à tous.