Le début d'un roman fantastique
Vous avez l'impression d'avoir mille et une façons de commencer un roman fantastique ?
En fait, on peut les rassembler en trois grandes tendances.
Prenons un texte imaginaire :
« Raphaël et sa petite famille s'installent à Laval-sur-Mer, un village sur la côte bretonne. Il ne croit pas à ces histoires de marécages hantés par les terrifiantes Maoues-Noz. Mais lorsque sa fille, Lenna, revient d'une ballade nocturne à vélo dans ces marécages et lui raconte sa rencontre avec d'effrayantes lavandières, il ne peut plus nier l'évidence... »
En fait, on peut les rassembler en trois grandes tendances.
Prenons un texte imaginaire :
« Raphaël et sa petite famille s'installent à Laval-sur-Mer, un village sur la côte bretonne. Il ne croit pas à ces histoires de marécages hantés par les terrifiantes Maoues-Noz. Mais lorsque sa fille, Lenna, revient d'une ballade nocturne à vélo dans ces marécages et lui raconte sa rencontre avec d'effrayantes lavandières, il ne peut plus nier l'évidence... »
Première tendance
Début servant à installer le cadre.
C'est le moment de présenter les personnages et leur cadre de vie, la ville dans laquelle va se dérouler l'histoire etc.
Au niveau de l'action, celle-ci sera essentiellement utiliser pour poser l'environnement du récit. Pour reprendre l'exemple, il pourra s'agir de l'installation de la petite famille dans la maison ou même son arrivée en voiture dans la ville et la découverte de leur nouveau logis devant lequel tout le monde s'extasie.
Et il ne doit se passer que des choses banales ?
C'est permis, mais pas obligatoire. On peut très bien ne pas aborder les marécages comme on peut très bien les montrer, mais toujours sous un jour ordinaire ; par exemple : Lenna, par sa vitre, les aperçoit et suggère à son père une ballade à vélo dans ce paysage.
Mais on peut aussi en profiter pour introduire quelque chose de louche comme par exemple le personnage qui croit distinguer une ombre... qui disparaît aussitôt. Mais cet évènement doit pouvoir s'expliquer rationnellement : un jeu de lumière, la fatigue...
Mais alors, ça va être plan-plan ?!
Attention de ne justement pas tomber dans l'ennuie ! Ce début doit sembler vivant. Les astuces les plus simples suffisent comme par exemple donner du rythme à travers des répliques de dialogues.
Ce qui pourrait donner, dans notre exemple :
« — Chouette baraque ! s'emballa Lenna.
Raphaël sourit.
— Oui, mais un peu vide. Les déménageurs nous attendent. Au boulot, ma grande ! »
Au niveau de l'action, celle-ci sera essentiellement utiliser pour poser l'environnement du récit. Pour reprendre l'exemple, il pourra s'agir de l'installation de la petite famille dans la maison ou même son arrivée en voiture dans la ville et la découverte de leur nouveau logis devant lequel tout le monde s'extasie.
Et il ne doit se passer que des choses banales ?
C'est permis, mais pas obligatoire. On peut très bien ne pas aborder les marécages comme on peut très bien les montrer, mais toujours sous un jour ordinaire ; par exemple : Lenna, par sa vitre, les aperçoit et suggère à son père une ballade à vélo dans ce paysage.
Mais on peut aussi en profiter pour introduire quelque chose de louche comme par exemple le personnage qui croit distinguer une ombre... qui disparaît aussitôt. Mais cet évènement doit pouvoir s'expliquer rationnellement : un jeu de lumière, la fatigue...
Mais alors, ça va être plan-plan ?!
Attention de ne justement pas tomber dans l'ennuie ! Ce début doit sembler vivant. Les astuces les plus simples suffisent comme par exemple donner du rythme à travers des répliques de dialogues.
Ce qui pourrait donner, dans notre exemple :
« — Chouette baraque ! s'emballa Lenna.
Raphaël sourit.
— Oui, mais un peu vide. Les déménageurs nous attendent. Au boulot, ma grande ! »
Seconde tendance
Début dans le feu de l'action
Si l'histoire est mâtinée de thriller (complot, expérience qui dérape...), j'aurais tendance à la recommander en raison du rythme qu'elle donne. Mais même si ce n'est pas le cas, elle peut donner de bons résultats.
Ne vais-je pas tout dire dès le début ?
C'est le piège ! Il faut garder le plus de mystère possible le plus longtemps possible.
Dans notre exemple, ça donnerait...
« Lenna pédalait. Le frottement de ses pneus sur ce chemin de terre ne cachait qu'à peine les pas lourds mais vifs. »
Ne vais-je pas tout dire dès le début ?
C'est le piège ! Il faut garder le plus de mystère possible le plus longtemps possible.
Dans notre exemple, ça donnerait...
« Lenna pédalait. Le frottement de ses pneus sur ce chemin de terre ne cachait qu'à peine les pas lourds mais vifs. »
Troisième tendance
Début en flashback
Le début de l'histoire peut très bien être... la première atrocité de nos Maoues-Noz !
exemple :
« Incrédules, les gendarmes contemplaient le trop jeune cadavre. Le dos et les membres étaient vrillés, comme si un sculpteur à l'humour macabre avait voulu reproduire une vis sans fin en utilisant pour matériau la chair humaine. Une atroce souffrance se lisait encore dans les yeux vitreux, sur le visage figé... »
La scène peut continuer... puis vient... le flashback. Et là, que convient-il de faire ?
L'installation du cadre, comme dans la première tendance !
C'est ce que je recommanderais. Un flashback ayant déjà tendance à installer du rythme, amener une scène d'action par ce biais fait double emploi. Mais on peut aussi commencer l'histoire... bien après sa fin !
Les deux exemples qui suivent expriment la même idée : Raphaël et Lenna sont les seuls à avoir survécu, ils errent en Europe.
exemple :
« Raphaël désigna la banquette, laissa Lenna s'y installer, puis s'assit sur la chaise garnie de velours.
— Il va falloir que tu me traduises le menu.
Ce ne fut qu'en pensée qu'il esquissa un sourire. Sa bouche ne se courba que vaguement.
— T'inquiète ! lui répondit la jeune fille.
Une voix éteinte qui émanait d'un visage bien trop pâle.
Une triste imitation de cette adolescente pleine de vie qui avait emménagé avec lui, avec ses deux jeunes frères, avec leur mère...
Mais tous étaient vivants à cette époque qui semblait si lointaine...
Laval-sur-Mer...
Ce qui va suivre me paraît meilleur dans la mesure où on installe du mystère. Tout simplement en ne nommant pas les personnages. Mais on fait comprendre qu'ils ont vécu quelque chose de terrible.
exemple :
« La jeune fille s'installa sur la banquette, l'homme face à elle, sur la chaise.
— Il va falloir que tu me traduises le menu, dit-il en tentant vainement d'esquisser un sourire.
— T'inquiète !
Leurs yeux étaient ternes, leurs visages trop mous. Quelque chose s'était brisé dans leur esprit... Ils avalèrent leur déjeuner sans échanger un mot. Les bouchées se succédaient en gestes machinaux. »
Après une scène comme celles-ci, il serait bon de décrire l'installation de Raphaël dans la maison de Laval-sur-Mer. Installation qui se déroule dans la joie !
C'est du contraste que va naître l'horreur : on verra bien la progression vers les abominations des Maoues-Noz.
exemple :
« Incrédules, les gendarmes contemplaient le trop jeune cadavre. Le dos et les membres étaient vrillés, comme si un sculpteur à l'humour macabre avait voulu reproduire une vis sans fin en utilisant pour matériau la chair humaine. Une atroce souffrance se lisait encore dans les yeux vitreux, sur le visage figé... »
La scène peut continuer... puis vient... le flashback. Et là, que convient-il de faire ?
L'installation du cadre, comme dans la première tendance !
C'est ce que je recommanderais. Un flashback ayant déjà tendance à installer du rythme, amener une scène d'action par ce biais fait double emploi. Mais on peut aussi commencer l'histoire... bien après sa fin !
Les deux exemples qui suivent expriment la même idée : Raphaël et Lenna sont les seuls à avoir survécu, ils errent en Europe.
exemple :
« Raphaël désigna la banquette, laissa Lenna s'y installer, puis s'assit sur la chaise garnie de velours.
— Il va falloir que tu me traduises le menu.
Ce ne fut qu'en pensée qu'il esquissa un sourire. Sa bouche ne se courba que vaguement.
— T'inquiète ! lui répondit la jeune fille.
Une voix éteinte qui émanait d'un visage bien trop pâle.
Une triste imitation de cette adolescente pleine de vie qui avait emménagé avec lui, avec ses deux jeunes frères, avec leur mère...
Mais tous étaient vivants à cette époque qui semblait si lointaine...
Laval-sur-Mer...
Ce qui va suivre me paraît meilleur dans la mesure où on installe du mystère. Tout simplement en ne nommant pas les personnages. Mais on fait comprendre qu'ils ont vécu quelque chose de terrible.
exemple :
« La jeune fille s'installa sur la banquette, l'homme face à elle, sur la chaise.
— Il va falloir que tu me traduises le menu, dit-il en tentant vainement d'esquisser un sourire.
— T'inquiète !
Leurs yeux étaient ternes, leurs visages trop mous. Quelque chose s'était brisé dans leur esprit... Ils avalèrent leur déjeuner sans échanger un mot. Les bouchées se succédaient en gestes machinaux. »
Après une scène comme celles-ci, il serait bon de décrire l'installation de Raphaël dans la maison de Laval-sur-Mer. Installation qui se déroule dans la joie !
C'est du contraste que va naître l'horreur : on verra bien la progression vers les abominations des Maoues-Noz.
Quatrième tendance
Le flashback a une variante, que Clive Barker classerait en a une quatrième tendance :
Il s'agit de commencer par une narration ou réflexion sur fond plus ou moins poétique/sentencieuse dont le rapport avec l'histoire n'apparaît qu'à la fin, voir au cours du récit.
Bref un style pas toujours facile a aborder surtout si on est néophyte.
J'en écris un exemple vite fait :
« Il est dans le monde des forces qui nous dépassent. Elles se tapissent, elles nous guettent. Nous sommes leurs proies. »
Il s'agit de commencer par une narration ou réflexion sur fond plus ou moins poétique/sentencieuse dont le rapport avec l'histoire n'apparaît qu'à la fin, voir au cours du récit.
Bref un style pas toujours facile a aborder surtout si on est néophyte.
J'en écris un exemple vite fait :
« Il est dans le monde des forces qui nous dépassent. Elles se tapissent, elles nous guettent. Nous sommes leurs proies. »
Raphaël T.